ateliers d'écriture sur le thème de la tenue de travail, menés à Saint-Brieuc en septembre et octobre 2012
(les glaneuses détournées sont de Banksy)

vendredi 12 octobre 2012

Au bureau...


Un registre, une plume qui crisse attirant chaque fois le regard imaginaire du chef de bureau qui pèse, soupèse, va venir lire..
Qu’est ce qui l’alerte, le crissement ou son absence trop longue ?
Ces temps bénis où je vise l’alignement entre l’angle de la vitre, enfin la pointe supérieure qui se termine dans Orion entre Riguel et Bételgeuse.
Je suis alors un Jules Verne, au delà de l’espace et du temps, j’imagine l’autre face du monde.
Je m’imagine, me mets en images et en scène, tantôt haranguant la foule à Cuba juché sur un socle d’obélisque, grand svelte épuré, falzar rouge, redingote révolutionnaire, foulard mexicain, large ceinture en flanelle, la foule en redemande;
Attitude altière, presque noble s’il ne s’agissait en fait de dénigrer, casser l’aristocratie.
J’envie ces heures ou le temps passe si vite sans laisser de traces, ni à la vue ni en odeur mais imprimée, appliquée, encrée tels les pas dans la neige. Je ressens profondément cet envie humain de laisser une trace universelle et imprescriptible.
Le froid aux mains, les extrémités qui s’engourdissent, le froid à l’œuvre  qui grignote, envahit, endolorit et finira inexorablement par endormir ne serait ce que pour conjurer et en fin de compte ignorer la douleur du froid.
Le rêve, quel rêve avant la fin? Un dernier rêve et puis tu crèves.
Dormir, dormir du sommeil du juste, avoir le droit, en faire même un devoir.
Je sors du rêve, le jour se lève, la lune s’est enfuie, la vie a repris.
Il faudrait que je dorme si ce soir je veux être en forme.

Le Chapelin

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